En cette "Journée de l'Europe", je vous propose de lire ce texte que j'ai rédigé pour les Cahiers de l’Institut de Documentation et de Recherche sur la Paix de février-mars 2019.
Il traite principalement de la capacité de l'Europe à assurer sa sécurité et de l'utilité de l'OTAN dans le contexte actuel.
Résumé
Confrontée à une multiplication des menaces extérieures, l’Europe voit aujourd’hui sa sécurité s’éroder en raison de l’attitude unilatéraliste des États-Unis, qui ont récemment rejeté plusieurs textes fondamentaux pour la sécurité de ce théâtre d’opérations que constitue le continent européen, avec notamment la fin du traité sur les armes nucléaires de moyenne portée et le non-renouvellement annoncé du traité New START.
Faisant face à une nouvelle course aux armements, l’Union Européenne ne peut pas non plus compter sur l’OTAN, dont l’utilité est questionnée depuis la fin de la guerre froide en plus d’être remise en cause dans son fonctionnement actuel par les États-Unis.
Se pose alors la question d’une défense proprement européenne, avec une ambition d’intégration militaire revendiquée par les traités, avec la Politique étrangère et de sécurité commune, mais des actions concrètes plutôt timides et un dissensus sur l’Europe de la Défense toujours plus évident. L’Europe apparaitra incapable de prendre en main son destin tant qu’elle ne se sera pas émancipée dans une certaine mesure de l’OTAN, en commençant notamment par clarifier le statut des arsenaux nucléaires français et britannique au sein de l’organisation atlantique.