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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Le risque de confrontation nucléaire

Publié le 8 Juin 2020 par Paul Quilès in Désarmement nucléaire

Le risque de confrontation nucléaire

 

     Voici une émission remarquable de la télévision suisse RTS, qui fait le point de façon claire et très argumentée sur le risque de confrontation nucléaire. Modernisation des arsenaux, traités abandonnés, c’est en effet toute l’architecture du désarmement nucléaire qui se fissure.

 

     Je me permets de vous conseiller vivement de regarder cette émission, qui comprend deux interviews particulièrement éclairants de Marc Finaud, ancien diplomate et membre du bureau d’IDN.

 

 

- Toute l’émission (26’55)   Egalement sur YouTube (déjà regardée plus de 70.000 fois !)

 

- L’abandon des traités de contrôle de l’armement (3’47):

Le reportage fait le point sur le nombre de puissances nucléaires et de leurs armes : plus de 13.000 ogives réparties entre 9 pays menaçant l’humanité et la planète, alors que toute l’architecture des accords bilatéraux et multilatéraux qui avait maintenu une certaine stabilité est remise en cause par les présidents Bush et Trump.

 

- Premier entretien avec Marc Finaud (5’21):

Marc Finaud évoque les anciens dirigeants et militaires qui considèrent que le risque de guerre nucléaire est aujourd’hui plus élevé que pendant la guerre froide. Les raisons : une évolution des doctrines et des choix technologiques qui envisagent clairement l’emploi des armes nucléaires dans des conflits. Les puissances nucléaires ont de fait renoncé à la posture purement dissuasive ou défensive malgré le discours officiel. C’est ainsi que les vecteurs de ces armes sont plus rapides et plus précis et que les ogives nucléaires sont miniaturisées pour les rendre plus « utilisables ». La reprise éventuelle des essais nucléaires par l’administration Trump serait inutile en termes de développement des armes américaines et pourrait entraîner la reprise des essais indiens, pakistanais ou nord-coréens. Avec la Corée du Nord, les sommets Trump-Kim ont été des occasions manquées, faute de négociation sérieuse d’un accord incluant la levée progressive des sanctions et des garanties en échange de la dénucléarisation de la Corée du Nord.

 

- Les missiles hypersoniques, armes du futur ? (2’15):

​​​​​​​Le reportage évoque l’investissement de la plupart des puissances nucléaires dans des missiles encore plus rapides que les missiles balistiques ou de croisière (de 5 à 20 fois la vitesse du son).

 

- Second entretien avec Marc Finaud (6’34) :

​​​​​​​Marc Finaud estime que, techniquement, l’hyper-vélocité des missiles n’offre pas d’avantage réel, contrairement à leur manoeuvrabilité et leur capacité de précision. En fait, ils sont déstabilisants, car ils réduisent à néant le temps d’une intervention capable d’arrêter une offensive, et surtout ils sont capables de contourner toute défense antimissile et constituent une incitation à la première frappe incapacitante contre les capacités de riposte de l’adversaire. La mobilisation de la société civile en faveur du désarmement nucléaire a commencé et doit se poursuivre, même après l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, car il faut abolir ces armes avant qu’elles nous abolissent.

 

- Hausse record des dépenses militaires mondiales (2’48):

​​​​​​​Le reportage fait état des quelque 1917 milliards de dollars de dépenses militaires mondiales en 2019, dans un climat de tensions et de course aux armements ente les grandes puissances.

 

- La crise des missiles de Cuba (1’27) :

​​​​​​​Le reportage fait un rappel de cette crise historique au cours de laquelle le monde a frôlé la catastrophe nucléaire et qui a ouvert la voie à la négociation d’accords de contrôle des armements et de désarmement.

 

- Les prolongements de l’émission (2’24) :

​​​​​​​Le journaliste Marcel Mione évoque les publications et autres initiatives en faveur du désarmement nucléaire et de la sécurité des installations nucléaires.

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B
en effet, le danger est devenu durable..., donc les "opportunités" et risques sont croissants. A mon avis de par la disparition de la supériorité de l'acteur dominant par rapport au nombre, a la dispersion et à la technique croissants des acteurs secondaires. Le dominant est de plus en plus tenté de frapper massivement pour anticiper la frappe de un ou plusieurs acteurs secondaires ou profiter de leur concurrence. Mais le dominant doit être certain de sa survie dans des conditions très dégradées de survies et de maitrise des restes des acteurs secondaires.
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