Un an déjà ! J’essaie de me souvenir l'état d'esprit dans lequel je me trouvais au moment de l'annonce de la pandémie du Covid 19.
Depuis mi- janvier, l'incrédulité devant les images parvenues de Chine. Le travail ordinaire à la Mairie de Cordes et à la Communauté de Communes. Le 12 mars, par exemple, réunion du conseil de direction de l'Office de Tourisme.
Le 13 mars, 10ème anniversaire de l'école bioclimatique de Cordes qui me tenait tant à cœur et vernissage au Musée d'Art Moderne et Contemporain, si précieux pour la vie culturelle du Cordais.
Les 14 et 15 mars, attente un peu anxieuse du premier tour des élections municipales (où je ne figurais pas sur la liste) . Le résultat favorable du scrutin m'a permis de faire un aller retour à Paris presque insouciant.
Mais, très vite, la situation a évolué : le 18 mars, l'entreprise de déménagement m'informe qu'elle ne peut pas assurer sa prestation concernant ma maison de Cordes prévue le 26 mars. Les réunions de vie associative sont suspendues. Le conseil municipal pourra-t-il se tenir pour élire le nouveau maire?
Obligés de nous rendre à Paris pour des raisons personnelles, nous prenons l'avion le 22 mars après l'heureuse issue du scrutin et nous réalisons que nous allons y être confinés...
Ébahissement de voir les files devant les magasins ( les Français ont entendu "guerre contre le Covid" et guerre = rationnement et pénuries !) Nos petits enfants en fac n'ont plus cours, mais ils ne sont pas à plaindre par rapport à d'autres. Une partie de la famille squatte notre maison dans les Yvelines .
Et peu à peu, on s'adapte. Obligé par décision présidentielle de continuer, comme tous les élus locaux, à exercer mes fonctions pendant 4 mois, j'instaure les réunions en "distanciel" pour le Conseil Municipal et la Communauté de Communes. J’agis de même pour les deux associations que je préside à Paris (IDN et le club Démocraties).
Malheureusement, au fur et à mesure, les incertitudes des connaissances et des situations s'ajoutent aux premiers effets pour créer un climat anxiogène. Hésitations, contradictions, polémiques ( port du masque, hydrochloroquine….) saturent le débat public et l'esprit de chacun, rendant difficile et confuse la quête du "monde d'après".
Où en serons-nous dans un an?
Aujourd'hui, le chiffre quotidien des victimes et le bilan total ne doivent pas nous faire oublier d’autres pandémies, beaucoup plus ravageuses, comme la grippe dite "espagnole" qui a fait 290.000 morts en France et entre 20 et 50 millions de morts (précision !) dans le monde, à l'issue de la première guerre mondiale.
Cette fois-ci, le développement de la vaccination, son extension à différentes tranches d'âge, l'arrivée d’un nouveau vaccin à une seule prise et à la conservation plus simple (Johnson et Johnson), laissent envisager une atmosphère plus apaisée pour tous, soignants et population. Ce qui permettra aussi un débat tenant compte de l'expérience vécue, des obstacles surmontés et de l'apprentissage des situations innovantes.
Beaucoup d'insouciance et de légèreté dans les esprits et les comportements ont disparu. Beaucoup de catégories de populations sont encore très pénalisées par les contraintes du couvre-feu à 18h et le port d'un masque .
Mais, avec le printemps, on aura peut-être à nouveau envie d'applaudir "en présentiel" les soignants, les éboueurs et tous les invisibles qui font marcher la France.
lamberet Jean Pierre 15/03/2021 10:46