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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Le monde perd la boule

Publié le 16 Juillet 2021 par Paul Quilès in International

Journée de la femme à Kaboul

Journée de la femme à Kaboul

DE BAMAKO À PARIS, DE KABOUL À WASHINGTON,LE MONDE PERD LA BOULE 

 

Ce titre un peu provocateur est celui d'un texte très précis de Jean-José Colomès sur la situation en Afghanistan. Je vous en recommande la lecture. Il complète l'analyse que j'ai postée sur mon blog "le triste départ des Américains"

Voici ce texte.

.....................

"A l'heure où j'écris ce billet, des milliers d'afghans se pressent dans les ambassades occidentales à Kaboul pour tenter de fuir leur pays livré aux talibans par les Etats-Unis et en particulier par leur ancien président.

Un bref rappel, le 29 février 2020 la diplomatie américaine a signé un accord avec les représentants talibans. Ce devait être le prélude au processus de « réconciliation interafghan ». Il était convenu le retrait des troupes américaines du territoire afghan, départ qui s'est achevé le 3 juillet dernier..

Les Américains avaient considéré que la présence du gouvernement afghan n'était pas utile aux négociations ayant abouti à cet « accord  de paix » qui n'a donc pas été signé par les principaux intéressés. C'est pourtant eux qui, aujourd'hui, en subissent en première ligne les conséquences.

Il faut s'appeler Donald Trump pour ne pas prévoir ou plutôt se moquer totalement de ce qui allait advenir. Quelques jours après le départ des troupes américaines, les talibans occupent 85 % environ du territoire afghan. Vous avez dit « réconciliation » ?

Ainsi viennent de prendre fin 20 ans de présence des Etats-Unis dans ce territoire qu'ils étaient venus occuper après les attentats du 11 septembre 2001. Il faut l'admettre, Trump avec quelques mois de retard a tenu sa promesse. Mais à quel prix !

Aujourd'hui, l'armée afghane livrée à elle-même pour faire face aux fondamentalistes talibans, s'enfuit pour se réfugier de l'autre côté de la frontière au Tadjikistan. Les insurgés récupèrent véhicules, armes et munitions laissés sur place par les troupes afghanes. La région de Kaboul est entourée par les forces talibanes, lesquelles encerclent également les capitales provinciales et n'attendent qu'un ordre pour s'emparer des derniers espaces non occupés.

La suite est parfaitement prévisible. Tout simplement, la chronique d'un désastre annoncé. Comme ce fut le cas entre 1996 et 2001 lorsque les talibans ayant pris Kaboul, ont administré la quasi-totalité du pays.

Souvenons-nous, le 27 septembre 1996, les talibans s'étaient emparés du pouvoir. Pendant 5 ans, il livreront bataille contre les moujahidins regroupés au sein de l'Alliance du Nord.

Leur régime ne s'effondrera qu'à la suite de l'intervention menée par la coalition armée ayant à sa tête les Etats-Unis. Celle-ci placera au sommet de l'Etat afghan, Hamid Karzai.

Durant ces cinq années, la loi talibane sera appliquée dans toute sa rigueur : les femmes sont exclues du marché de l'emploi, elles ne peuvent sortir de leur domicile qu'accompagnées de leur mari ou d'un proche. Les filles sont privées d'enseignement secondaire. Les femmes et hommes ayant commis le « crime d'adultère » sont condamnés à la lapidation. Les talibans détruisent en 2001 les bouddhas de Bamiyan classés au patrimoine mondial de l'UNESCO ce, sous le regard effaré et impuissant du monde civilisé.

Durant ces années de guerre, de nombreux afghans, fuyant cet enfer et le fanatisme des nouveaux dirigeants, ont quitté leur pays et ont pu obtenir l'asile politique en particulier en Europe. L'histoire se répète et la France vient de décider d'octroyer l'asile à plus de 500 afghans ayant travaillé pour des organismes français. L'exode ne fait que commencer. Il suffirait d'un attentat terroriste mettant en cause un réfugié afghan accueilli dans notre pays, pour allumer la mèche. L'invasion de l'Irak par les Etats-Unis, n'a pas cessé de produire ses effets dévastateurs...

Le même scénario se dessine-t-il au Sahel ? Après la présentation par le Président de la République du retrait partiel de la moitié des quelques 5 100 soldats français qui constituent les forces de l'opération Barkhane, la question est légitime." (.....)

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