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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Effondrements

Publié le 30 Août 2021 par Paul Quilès in International, politique française

Effondrements

Je retrouve régulièrement dans le blog de mon ami Jean-José Colomès un traitement de l'actualité proche et complémentaire du mien

C'est pourquoi je ne résiste pas aujourd'hui au plaisir de vous transmettre de larges extraits d'un texte très pertinent: "Effondrements"

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Comme un effondrement de nos dernières illusions, le rapport publié le 9 août par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) est alarmant et ses conclusions sans appel. Les 234 scientifiques qui ont signé le texte, montrent à quel point la situation s'est aggravée depuis l'étude précédente publiée en 2013. Pour la première fois ils estiment que la preuve est apportée que les activités humaines sont responsables du réchauffement de ces dernières années. Jusqu'à présent, les experts considéraient que le rôle desdites activités sur le réchauffement climatique était « extrêmement probable ». Ils le considèrent désormais « sans équivoque ».

Nous avons eu tout au long de l'été, l'illustration de ce constat à travers les inondations et les incendies qui ont frappé avec une violence et une fréquence jusqu'à présent inconnues, différents points de la planète.

Il en a été ainsi chez nous et en particulier dans le massif des Maures (Var) qui a vu récemment plus de 7 000 hectares partis en fumée. Le bilan humain est limité à deux morts grâce à la bravoure de nos soldats du feu.

Nos dirigeants vont devoir impérativement tirer les conséquences de cette situation lors de la vingt-sixième conférence de l'ONU sur le climat qui se tiendra prochainement à Glasgow. Les promesses non suivies d'effets comme ce fut le cas après la signature des accords de Paris sur le climat, pourraient bien ne plus suffire.

La prochaine conférence de Glasgow est d'ores et déjà qualifiée de « cruciale »...

 Effondrement de l'espoir de voir la situation se redresser au Liban, qui n'a plus de gouvernement, le précédent ayant démissionné il y a un an tandis que la misère s'est généralisée. Alors que l'essence est devenue quasiment introuvable, dimanche 15 août, l'explosion d'un réservoir de carburant dans la région du Akkar au nord du pays, a provoqué la mort d'une trentaine de personnes ainsi qu'une cinquantaine de brûlés dont la moitié dans un état grave. La foule s'était ruée près du réservoir d'essence pour tenter de récupérer un peu du précieux carburant lorsque l'explosion s'est produite. Les causes en seraient pour les uns des coups de feu tirés sur le réservoir, pour d'autres, le sinistre aurait pour origine l'usage d'un briquet.

Cet accident est survenu peu de jours après l'anniversaire des deux explosions qui se sont produites dans le port de Beyrouth le 4 août 2020. La seconde, concernait 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium stockés dans un hangar. On a compté 220 morts, 6 500 blessés et des dégâts matériels considérables, évalués à 4 milliards d'euros. Un an plus tard, dans un Etat subissant un processus de délitement avancé, aucun progrès notable dans l'enquête visant à déterminer les responsabilités et à identifier les responsables. En résumé, pourquoi changer une équipe qui « gagne » ? En un mois, les choses se sont aggravées.

Le 15 août, chronique d'un désastre annoncé, les talibans sont entrés sans combattre dans la capitale afghane après avoir pris possession sans coup férir des capitales de province. Le pays va devoir, une nouvelle fois, vivre sous la loi de la charia, alors que des dizaines de milliers d'afghans entourent l'aéroport de Kaboul tentant de fuir un pays où dès le dernier soldat américain parti, les nouveaux maîtres auront les mains (et la détente) libres et pourront laver l'affront subi consécutivement aux événements ayant suivi le 11 septembre 2001.

L'effondrement de l'armée afghane qui bénéficiait du matériel militaire le plus moderne et le plus performant fourni par les Etats-Unis et désormais entre les mains des talibans, le ralliement d'une partie des militaires afghans aux insurgés, la fuite peu glorieuse du président Ashraf Ghani le 15 août lors de l'entrée des talibans dans Kaboul, ne manquent pas de poser question sur les milliards de dollars qui pendant vingt ans ont été déversés sur le pays. Mais, très certainement, nous en resterons au stade des interrogations. 

Dans la région des « trois frontières » entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, la situation ne cesse de se dégrader. Dimanche 8 août, au Mali, au moins 51 civils ont été tués dans les attaques simultanées menées par les terroristes djihadistes contre quatre villages. Il semblerait que cette tuerie serait la conséquence d'une expédition punitive menée en représailles à l'arrestation récente de plusieurs cadres djihadistes .

Mercredi 18 août, ce sont 47 personnes qui ont été tuées par les djihadistes lors d'une attaque menée contre un convoi militaire au Burkina Faso, également dans la zone des « trois frontières ».

Avec le retrait annoncé par le Président Macron d'une partie (la moitié environ) des 5 500 soldats français qui composent l'opération Barkhane, on ne peut que s'interroger sur la capacité des Etats concernés à mener victorieusement la lutte contre le terrorisme et sur le risque majeur de voir les structures étatiques d'un pays comme le Mali mais aussi de ses voisins, s'effondrer pour laisser la place à l'instauration d'un califat comme cela a déjà failli se produire en 2012.

 ( ….)

En France, il serait excessif de parler d'effondrement bien que des lézardes de plus en plus profondes affectent le fonctionnement de notre démocratie. L'extrême droite avec ses thèmes récurrents, entend bien donner le tempo de la campagne présidentielle qui s'annonce.

La candidate du Rassemblement National est en tête des intentions de vote (28 % pour le premier tour) mais d'autres pistes sont explorées : celle du polémiste Zemmour dont la présence à l'élection, aurait pour conséquence de valider la stratégie de dédiabolisation de l'héritière de J.M. Le Pen.

L'ancien  numéro deux , Florian Philippot, tente de son côté, à travers le mouvement de protestation des  anti-vax, anti pass-sanitaire , de retrouver des alliés (Dupont-Aignan par exemple, Asselineau pourquoi pas) et si possible des couleurs qui lui permettraient de jouer les trouble-fête lors de l'échéance d'avril 2022.

C'est dans ce contexte que lors des manifestations du samedi, est apparue dans les cortèges, sur la poitrine de certains manifestants, l'étoile jaune qui voudrait nous faire croire que le sort en France d'un anti-vax peut être comparé aux millions de victimes de la shoah. Il fallait oser !

Dans les rues de Metz, lors de la manifestation du samedi 7 août, une enseignante, ancienne candidate du FN, n'a pas hésité à brandir une pancarte sur laquelle figurait une série de noms qualifiés de « traitres », ces patronymes n'ayant aucun lien avec la crise sanitaire mais désignant des personnes de confession juive. Cette militante d'extrême droite, devra répondre dans les prochains jours, du délit de provocation publique à la haine raciale, devant le Tribunal Correctionnel. Espérons que la réponse de la Justice sera à la hauteur de l'infamie !

 De dérapages incontrôlés en glissements sémantiques, il est plus que jamais, temps de réagir afin de ne pas devoir à l'avenir, faire l'amer constat de l'effondrement des valeurs sur lesquelles reposent nos institutions et qui constituent le ciment de la République.

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J
Merci Paul pour cette publication.
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B
Instructif. Sans oublier le taux alarmant d’abstentions lors des élections. Amusant et cynique de voir la droite et surtout l’extrême droite brailler pour la liberté quand on sait ce qu’elle en a fait quand elle a pu parvenir au pouvoir, ici ou ailleurs. <br /> Sans négliger l’importance de ce que les citoyens pourraient faire au niveau individuel pour le climat. Et en précisant les connaissances. Par exemple, les contacts internationaux peuvent-ils être avantageusement remplacés par des visioconférences pour limiter au maximum les trente pour cent de voyages aériens considérés comme voyages d’affaires ? Dans ce même domaine, en quoi les serveurs numériques sont-ils à même de dégager une chaleur récupérable ? Polluent-ils moins que des déplacements « présentiels » y compris à l’intérieur d’un territoire dont il faudrait préciser l’étendue ? Ou bien toute mesure est-elle vouée à l’échec et il ne reste plus qu’à s’adapter au changement climatique ?
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