Voeux de Paul Quilès

La présentation des vœux est une tradition. On peut le faire de manière un peu machinale, avec des formules stéréotypées (un peu comme « comment allez-vous ? », « how do you do ? » ; on répond de la même façon….).

Pour ma part, puisque j’ai le plaisir de vous rencontrer comme l’an dernier à l’occasion de la nouvelle année, je préfère adopter une attitude faisant appel à des préoccupations et des sentiments moins éphémères, disons plus « durables ».

Je n’utilise pas ce mot parce qu’il est à la mode (mode elle-même souvent éphémère !), mais parce qu’il décrit bien les nécessités de notre monde, un monde où des désordres de plus en plus nombreux et graves font peser des menaces sur l’avenir. On pense naturellement aux conflits qui ensanglantent tant de pays. On pense aussi à la dégradation de l’environnement, qui a tendance à s’accélérer et qui peut conduire à des atteintes irréversibles à notre planète, si la prise de conscience qui commence à se faire jour ne se traduit pas par des décisions concrètes.

Tout cela peut sembler quelque peu décalé, ici, à Cordes, dans ce qui apparaîtrait presque comme un ilot de quiétude, même si nous savons qu’il existe ici, comme dans tout notre pays, des difficultés liées à la situation économique et sociale. En vérité, la situation du monde nous concerne aussi, j’ai souvent l’occasion de le dire. Le bonheur auquel nous aspirons et que nous nous souhaitons en ce début d’année ne peut se bâtir sur l’égoïsme et l’oubli de notre responsabilité collective. Se préoccuper de ce qui se passe dans le monde est du devoir de ceux, dont je suis, qui pensent que la solidarité n’est pas qu’un slogan et que le sort de tous les hommes ne peut nous laisser indifférents. Mais c’est aussi tout simplement notre intérêt : lorsque les relations entre Etats et entre nations dégénèrent, c’est la guerre, le terrorisme, la dégradation de l’environnement, autant de dérèglements qui peuvent nous toucher directement.

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Pour en revenir à Cordes et à ce qui est notre lieu de vie, sur lequel nous pouvons agir, que constatons-nous pour l’année écoulée ?
 

J’observe d’abord que nous avons su répondre en 2006 à l’exigence d’animation touristique et culturelle qui fait la réputation de Cordes.
 

Grâce au riche tissu associatif local et à l’implication quotidienne de la Mairie et de l’Office du tourisme, le planning annuel des manifestations ne désemplit pas. Il serait trop long de citer toutes les associations, mais on peut se demander ce que serait Cordes aujourd’hui sans le Comité du grand fauconnier, le Comité des 4 saisons, l’ACADOC, le Jardin des paradis, la Maison des surréalistes, la Maison de pays…

Au plan culturel, l’animation a été forte en 2006 : pas moins de 9 expositions (dont Yves Brayer et l’Espagne, Christian d’Orgeix, Mimiague…), 5 conférences, les 10 concerts du Festival de musique et même 2 pièces de théâtre, modeste complément à la remarquable prestation du Colombier (13 pièces cette année). 

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  Mais Cordes n’est pas seulement un site culturel et un lieu pour touristes. La vie quotidienne des Cordais est pour le conseil municipal, pour le personnel de la mairie et pour moi même une préoccupation majeure. 
Je note avec satisfaction que les engagements pris il y a un an ont été tenus. Je veux parler :

de l’aménagement (réussi) de l’avenue de la Grésigne, qui a permis de réguler le flux de véhicules, de rationnaliser et d’augmenter les places de stationnement, de créer des trottoirs pour assurer le confort et la sécurité des usagers (piétons, cyclistes, autos, poids lourds).

• de la finalisation de la ZPPAUP et du PLU, après plusieurs années d’études et de travail, en collaboration avec des Cordais et les administrations concernées. Nous disposons désormais d’un outil capital pour assurer la protection et la mise en valeur du patrimoine de Cordes et de son territoire, ainsi que son développement dans les zones urbanisables.
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• de la création du Musée d’Art Moderne et Contemporain, qui comprend 6 salles d’exposition et une salle consacrée à la réserve. Avec 500 œuvres, le musée offre une grande possibilité de renouvellement de ses présentations et de prêts pour des expositions temporaires en France et à l’étranger. Il est prévu de programmer dans certaines salles des animations ponctuelles en direction des enfants (ateliers) et des adultes (initiation à l’art moderne, découverte d’un style….)

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Nous sommes même allés au-delà des annonces de l’an dernier, puisque nous n’avions pas prévu le déplacement de la Mairie et de l’Office du tourisme, qui s’est révélé satisfaisant à bien des égards et qui a permis de dégager totalement la Maison du Grand Fauconnier, pour en faire ce lieu magique qu’est devenu le Musée.
 

Nous avons fait l’acquisition de la Maison Gaugiran, que l’Etat a décidé de mettre en vente et qui risquait de ce fait de passer au privé, ce qui aurait certainement mis fin à la destination culturelle de ce lieu prestigieux du patrimoine cordais.

Nous avons aussi engagé, sur ma proposition, une démarche d’Agenda 21. Depuis septembre 2006, le « diagnostic du territoire », c’est à dire « l’état des lieux », est en cours, avec l’aide de l’Université d’Albi, à travers des réunions fréquentes, qui ont lieu avec des Cordais représentatifs de notre diversité (hommes/femmes, jeunes/seniors, différents quartiers, groupes socioculturels, domaines d’activité). Il s’agira ensuite d’établir pour les années à venir un programme d’actions favorisant le développement durable (protection de l’environnement, consommation d’énergie et de ressources rares et non renouvelables, modes de gestion…).

Avant d’évoquer nos projets pour 2007, je voudrais faire remarquer, pour m’en féliciter, que le développement de Cordes et le dynamisme qu’insufflent les différentes activités ont conduit depuis plusieurs années à l’installation de nouveaux services [1] et commerces [2], d’associations culturelles [3], d’ateliers d’artistes et d’artisans d’art [4]. C’est une nouvelle preuve, s’il en était besoin, que Cordes et le Pays cordais attirent.

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En 2007, que prévoyons-nous ?

• Nous poursuivrons les projets engagés et, s’agissant des investissements, nous les insérerons dans une démarche constructive et confiante avec la Région, le Département et l’Etat, nos partenaires de l’ancien « contrat de site majeur », qui va devenir « contrat de grand site »
• Nous projetons d’améliorer la voirie, particulièrement à l’extérieur de la Cité. D’ores et déjà, nous allons traiter la route desservant Lendrevié (route du Val de la Russe) et la boucle de Lendrevié, soit 2 km. Ensuite, selon l’aboutissement de la négociation avec nos partenaires financiers, nous nous efforcerons, à travers une opération globale, de traiter encore quelques km de voies. A l’intérieur de la cité, nous nous occuperons également de la rue du Colombier et de la rue de Néguy : d’abord par la remise à neuf de l’intégralité des réseaux, ensuite par la réfection des chaussées. Cette opération se déroulera sur les années 2007 et 2008, compte-tenu de l’ampleur des travaux à réaliser.
• Nous aménagerons la cour de la nouvelle mairie en « Espace Fonpeyrouse ». Cette cour, typique des belles maisons gothiques de Cordes, est l’exemple de la réhabilitation réussie (1996) d’un édifice historique répondant aux besoins du monde contemporain. Après avoir beaucoup discuté avec les Cordais, nous avons décidé de l’ouvrir au public et d’en faire un lieu de repos, calme, invitant à la sérénité et au délassement. Autour d’une place centrale et d’une fontaine, il y aura 4 allées, matérialisées par des bancs de bois, qui dessineront autant de cheminements desservant les différentes portes de la cour. Ces allées détermineront           4 espaces triangulaires, dont le sol sera recouvert de revêtement naturel (coco, bois, jonc de mer) et « meublé » d’arbres et de plantes de hauteur et de volume différents. Il y aura aussi sur les murs de grandes photos de détails architecturaux de Cordes, une structure suspendue dans l’espace et une projection d’images sur un écran tendu sous la coursive côté mairie. L’ensemble des éléments meublant la cour seront mobiles, ce qui permettra à ce lieu public nouveau, mis à la disposition des Cordais, d’être à l’occasion un espace de rassemblement pour des manifestations temporaires (petites représentations, musique, réceptions officielles).
• Nous mettrons au point le programme d’actions de l’Agenda 21, une fois terminé le diagnostic. Nous aurons l’occasion d’en reparler plus longuement.
• Nous publierons le livret de présentation de la ZPPAUP, destiné à tous les porteurs de projets d’urbanisme, aux professionnels, aux administratifs, aux partenaires et aussi aux « amoureux » de Cordes.
• Le nouveau musée recevra plusieurs expositions :
  -  hommage à Jean-Paul Baurens (mai-juin) ;
  -  les « Bons à tirer » de l’Atelier Baviéra (œuvres de Poliakoff, Arman, César, Carzou…), puis les peintures et gravures d’Henri Baviéra, pendant l’été ;
  -  les archives de Cordes (en collaboration avec les Archives départementales), à l’automne.
• Côté animations, le programme 2007 est actuellement en train de se préciser. On peut d’ores et déjà annoncer que les Fêtes du grand fauconnier partiront sur les chemins de St Jacques, que la Fête du croquant sera également la Fête du fromage, que le Festival de musique accueillera Magnus Lindberg, que l’ouverture du Jardin des paradis se fera avec la Fête du café et que sa thématique annuelle traitera des papillons. Les marchés nocturnes auront lieu comme à l’accoutumée et nous espérons la deuxième édition du marché de Noël organisé par les Faîdits de Mordagne, marché qui a eu un beau succès en 2006.

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Je n’oublie pas que Cordes est une composante active de la Communauté de communes que j’ai l’honneur de présider, avec l’aide efficace de C. Ledoux et des maires du Pays cordais ( notre voisin, M. Lavagne, le maire des Cabannes, Mme Bouyssou, maire de Labarthe Bleys, M. Cotté, maire de St Marcel Campes, M.Delmas, maire de Souel, M. Laurent, maire de Bournazel, M. Marty, maire de Mouzieys-Panens,     M. Narbonne, maire de Lacapelle Ségalar et conseiller général, Mme Vaur, maire de Vindrac).
 

En 2007, les activités de la Communauté de communes vont se poursuivre de façon soutenue, dans plusieurs domaines :

- Médiathèque : après la réorganisation du fonctionnement et du comité de pilotage, les résultats sont particulièrement encourageants. Qu’on en juge : la fréquentation augmente (600 personnes annuellement) ; 12 000 prêts en 2006 contre 8 000 en 2005 ; 2 postes Internet au lieu d’un, à la disposition du public; une donation de 500 livres a été obtenue, grâce aux relations de Paul Sanda avec les éditeurs. A signaler : un gros effort d’achat de livres d’ouvrages pour les jeunes et les personnes âgées (livres en gros caractères).

- Garissou : une nouvelle équipe dirigeante a été mise en place, après le départ de Blandine ; une étude est en cours pour examiner dans quelles conditions il serait possible de procéder à une « délégation de service public » auprès d’un grand professionnel du tourisme susceptible notamment de développer la fréquentation de la base pendant le hors-saison.

- Maison de pays : la venue de l’Office du tourisme dans le même bâtiment va faciliter son fonctionnement.

- Enfance et jeunesse : La communauté de communes a fortement augmenté son aide financière à la crèche, qui a des difficultés à fonctionner avec 32 enfants. Le retour à un effectif de 20 facilitera les choses, étant entendu que les places seront réservées en priorité aux familles des communes de la Communauté. Par ailleurs, nous nous sommes saisis du diagnostic sur la jeunesse effectué par le Gréavi et nous avons proposé, pour commencer, de créer un « Conseil intercommunal des jeunes » (il existe déjà un conseil de ce type à Cordes).

- Un centre social, subventionné en partie par la Communauté de communes, vient d’être créé. Il a pour mission de renforcer le lien social entre les personnes, les familles et les associations, d’œuvrer pour l’autonomie des personnes et leur insertion dans le milieu de vie, de favoriser l’apprentissage et l’exercice de la citoyenneté. Nous sommes heureux de cette création, qui est un « plus » pour le Pays cordais. Comme vous pouvez le voir, malgré sa petite taille, notre communauté de communes est particulièrement dynamique. Ses réalisations sont appréciées et ses finances sont saines et nullement handicapées par le fonctionnement de la base de loisirs….comme de mauvaises langues, anonymes comme d’habitude et spécialistes des rumeurs malveillantes, l’ont suggéré à la presse.

Avant de terminer, je veux saluer et remercier celles et ceux qui œuvrent à mes côtés avec enthousiasme et efficacité dans ce travail (parfois ingrat)

• Mairie : adjoints, conseil municipal, personnel municipal de Cordes et celui de la communauté de communes
• Office de Tourisme : Benoit Piquart et son équipe, le Conseil d’administration de l’OT
• Maison de retraite : Mme Wansart, la directrice et le conseil d’administration du CCAS ;
• Les associations, nombreuses et actives, qui animent la vie cordaise.

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Ma conclusion sera plus personnelle. Il y a quelques jours, une assistante parlementaire m’a interpelé dans les couloirs de l’Assemblée Nationale : «J’ai appris que vous étiez maire de Cordes sur ciel. Quelle chance vous avez ! C’est un lieu tellement authentique et magique. J’ai rarement été aussi émue de ma vie en visitant un site historique ».
 

Je crois qu’elle avait raison et je mesure la chance que j’ai, que nous avons, avec l’équipe formidable qui m’entoure, avec tous les Cordais qui nous accompagnent, d’œuvrer au développement de Cordes. Sachez en tout cas que c’est pour moi un lieu de ressourcement, où je puise mon énergie pour les combats de la vie.

Et c’est pourquoi j’ai repris sur ma carte de vœux la belle phrase qui annonçait le spectacle consacré à Jaurès que j’ai organisé à Carmaux en 1994 :« La vie, l’espoir, la paix, plus que jamais ». C’est ainsi que je résumerai les vœux pour 2007 que je vous adresse, à vous, à vos familles et à toutes celles et tous ceux que vous aimez.

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[1] Banque, radio CFM, vétérinaire
[2] Epicerie bio, magasin d’optique, magasin d’électroménager, installateur d’informatique
[3] Maison des surréalistes, éditions Rafael de Surtis
[4]Peintres, ferronniers d’art, sculpteurs, mosaïste, céramistes, créateurs de peluches, bijoux