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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Contre-pied, contretemps….François Hollande a tout faux

Publié le 16 Avril 2009 par Paul Quilès in Politique française

         Dans une interview à l’Express, l’ancien 1er secrétaire du PS vient de proposer une démarche dont il est souhaitable que la direction du PS se démarque au plus vite. S’écartant délibérément de la ligne fixée par le dernier congrès de Reims (le refus de l’alliance avec le centre), le voici en effet qui propose un dialogue à F. Bayrou, pour une « clarification des convergences et des divergences ».

          Contre-pied…..En pleine campagne des élections européennes, cette invite au dialogue à un concurrent, le Modem, est pour le moins maladroite.

           Contretemps….Plus fondamentalement et plus inquiétant, ne pas commencer par proposer une telle démarche à l’ensemble des forces de gauche est un « oubli » qui dénote d’une absence de stratégie, malheureusement fréquente dans la gauche aujourd’hui.

           Comment oublier qu’à la présidentielle, c’est toujours le camp le plus uni qui l’emporte ! Il s’agira en 2012 de présenter un projet collectif en phase avec les attentes du peuple de gauche. Sans l’unité, il ne sera pas possible d’élaborer une nouvelle synthèse dépassant les antagonistes passés, les rancœurs accumulées, les procès d’intention plus tournés vers le passé que vers l‘avenir. Sans l’unité, les Français demeureront dubitatifs sur la capacité de la gauche à gouverner et à transformer.

           Voila pourquoi il est urgent, comme je l’ai proposé récemment avec Marie Noëlle Lienemann, de lancer un nouveau Front populaire ! Une telle démarche devrait mettre en avant le projet, le programme, de façon à créer les conditions d’une reconquête et d’une victoire. Elle comprendrait:

1)    L’organisation immédiate d’une « convergence des gauches » (politiques, syndicales, associatives, citoyennes) pour faire reculer le gouvernement, imposer des mesures plus justes, présenter une autre logique que celle de N. Sarkozy.

2)     La création d’un « Comité pour un nouveau Front populaire», avec le même souci d’associer, avec les partis, toutes les forces qui s’engagent à gauche. Ce comité préparerait des « Etats généraux de la gauche », dégageant des thèmes fondateurs en vue de la mise au point d’une charte pour l’élection présidentielle, à achever avant mi 2010.

3)     L’élaboration, sur la base de cette charte, du programme d’un candidat unique de la gauche à l’élection présidentielle.

4)     L’organisation de primaires, où les militants des organisations signataires de la Charte seraient consultés, prendrait alors tout son sens.

         La constitution de ce nouveau Front populaire est aujourd’hui la seule voie sérieuse pour organiser la victoire de la gauche en 2012. Les responsables politiques de la gauche, s’ils suivent la démarche de F. Hollande, risquent de ne pas être à la hauteur de cette attente.

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P
Réponse à Stéphane Dalmasso: Je crois que le sujet est plus compliqué. Il ne faut pas jouer sur les mots ("Front").<br /> Si on lit bien mon texte, on comprend qu'il ne s'agit pas de créer un nouveau parti, mais bien d'enclencher une dynamique s'appuyant sur une demande politique forte à gauche et sur le mouvement social. <br /> Cette démarche comporte plusieurs phases, clairement explicitées. Elle rapppelle, en s'en inspirant, ce qui s'est passé avant 1936.....même s'il ne s'agit pas de réécrire l'Histoire ou de vouloir la revivre, ce qui serait stupide.<br /> Espérons qu'on pourra débattre de stratégie sur le fond, sans s'arrêter aux mots.<br /> Cordialement.<br /> Paul Quilès
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M
« Contre-pied », « contre-temps » et aussi à « contre-courant » pour nous qui n’avons cessé d’expliquer que nous revendiquions « une stratégie claire de refus d’alliance avec le centre ». « Le congrès de Reims- faisions-nous ainsi valoir dans notre motion- sera utile s’il permet de clarifier les orientations stratégiques de notre Parti. Les ambiguïtés sont en effet loin d’être levées. Surtout lorsque certains théorisent une différence entre le niveau local, qui admettrait des alliances avec le MODEM, et le niveau national où il deviendrait infréquentable, et que d’autres plaident pour un rapprochement pur et simple ». Nous revendiquions alors « une stratégie claire de refus d’alliance avec le centre » afin d’ éviter ce « contresens de l’histoire » pointé par H.Emmanuelli et B.Hamon dans une tribune du 28 mars 2008 intitulée « les électeurs veulent une gauche de gauche ». « En entendant François Bayrou au soir du premier tour, appeler en vain les électeurs palois à faire barrage aux « socialo-communistes », il nous revenait en mémoire-écrivaient-ils- cette définition que François Mitterrand donnait du centre dont il affirmait, non sans humour, qu’il n’était « ni de gauche ni de gauche ». Nous serions donc bien avisés de stopper rapidement une inutile et grotesque « danse du centre » » et de laisser François Bayrou à sa stratégie électorale narcissique » expliquaient-ils ainsi en concluant : « La crise de très grande ampleur que traverse le système financier international, et qui menace désormais d’entraîner l’économie mondiale dans la spirale de la récession, marque assurément la fin des illusions de la globalisation financière et de la libéralisation effrénée du commerce international. Alors qu’aux Etats-Unis, en Angleterre et, demain, en France et en Europe les dirigeants seront soumis à la nécessité de prendre des mesures radicales de sauvetage du système bancaire et de se tourner vers des formes nouvelles de régulation publique de l’économie, il serait paradoxal que la gauche française, en quête d’une illusoire modernité, "mue" à contresens de l’histoire ».<br /> <br /> Sans vouloir trop insister sur l’époque ante-diluvienne ( disons autour du 16 janvier 1994) où un questionnement sur le positionnement de F.Bayrou aurait obtenu un franc succès et sans nul doute le prix de l’humour politique (le site du Parti Socialiste rappelle dans un texte intitulé « quand Bayrou était ministre de l’Education nationale » qu’ il avait alors « choisi l’école privée contre l’école laïque » et avait voulu dès son arrivée réviser la loi Falloux en permettant que « les collectivités locales fixent librement les modalités de leur intervention » dans le financement des écoles privées ») puisque, paraît-il, il a changé… <br /> <br /> Sans vouloir renvoyer non plus aux calendes grecques d’une époque que les moins de deux ans ne peuvent pas connaître - la lecture du programme du Modem de 2007- où l’on peut lire par exemple « toute distribution de pouvoir d’achat artificielle se retournera contre l’emploi. Si l’on augmente brutalement le prix du travail, comme l’annoncent les socialistes, on fera disparaître encore des emplois (…) Je propose de libérer les heures supplémentaires »)… <br /> <br /> Il est possible à tout socialiste ayant besoin d’y voir clair de se tourner vers un texte du PS suffisamment récent pour ne pas être normalement considéré comme dépassé ou archaïque : « Donner une nouvelle directive à l’Europe » : « Quand il a fallu défendre les services publics dans la directive « services », les députés du Modem, membres du groupe libéral, alliés au PPE, s’y sont opposés. Ils ont voté contre la « taxe éthique » pénalisant les marchandises produites par le travail forcé des enfants et des détenus. ». ». Il figure clairement dans la partie II intitulée : « le bilan accablant de la droite ».<br /> <br /> Nous avons voulu donner au PS une boussole et sans cesse souligné qu’in fine la stratégie d’alliances était révélatrice de l’orientation idéologique. Quelle que soit la stratégie recherchée par F.Hollande, le fait même de l’appel à la clarification de la part d’un responsable qui n’ignore rien des propositions du Modem, appel relayé par P.Moscovici met en évidence que c’est le rassemblement des motions A, D et C et notre stratégie propre qui demande une clarification. Et urgemment !
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S
La base d'un nouveau Front Populaire est déja là, c'est le Front de Gauche.
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