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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Réduire les risques nucléaires

Publié le 24 Mars 2013 par Paul Quilès in Désarmement nucléaire

 Je vous recommande la lecture de cet important article
paru début mars dans le Wall Street Journal
et qui n'a pas été évoqué par les médias français.

Il est signé par quatre personnalités américaines de premier plan
qui ont exercé des responsabilités dans la politique des Etats-Unis
(deux anciens ministres des affaires étrangères,
un ancien ministre de la défense,
l'ancien Présisdent de la Commission des forces armées du Sénat)

 

 

Le rythme des efforts visant à limiter la non-prolifération

     ne correspond pas à l’urgence de cette menace 

 

 

Par George P. Shultz, William J. Perry,
Henry A. Kissinger et Sam Nunn*

 

Extraits

 

(....)

          « En dépit de ces efforts considérables, le danger du nucléaire demeure une réalité. Face au progrès technologique et à la prolifération des armes nucléaires dans d’autres États, on affiche une dangereuse indifférence. Les relations bilatérales entre les deux plus grandes puissances nucléaires, les États-Unis et la Russie, s’effritent, sans compter les difficultés constantes que posent les menaces nucléaires émergentes de la Corée du Nord et de l’Iran, récemment aggravées par une explosion test en Corée du Nord. Outre le danger constitué par les groupes terroristes suicidaires, le nombre croissant de nations possédant l’arme nucléaire, animées par des intentions, des objectifs et des ambitions divergents, présente un risque très élevé et imprévisible.

 

 

     « Il est très peu probable que le monde d’aujourd’hui puisse reproduire le modèle dissuasif américano-soviétique de l’époque de la guerre froide : "l’équilibre de la terreur", ou la menace d’infliger des dommages inacceptables à l’adversaire. Ce modèle fonctionnait principalement en raison du caractère bipolaire du monde de l’époque. En revanche, lorsqu’un grand nombre d’adversaires nucléaires, qui va en s’accroissant, se lancera des menaces variées, il sera difficile de faire preuve de la relative retenue qui faisait loi du temps de la guerre froide. Le risque de voir la dissuasion échouer et l’arme nucléaire utilisée augmente considérablement. »

 

 

           « Les dirigeants internationaux doivent à leurs peuples de réduire ce risque, et à long terme de l’éradiquer. Même du temps de la guerre froide, les dirigeants des deux superpouvoirs cherchaient à réduire le risque de guerre nucléaire. Cette attitude était possible entre ennemis déclarés et elle est maintenant impérative dans un monde où certaines nations augmentent leur stock d’armes nucléaires, où les puissances militaires nucléaires se multiplient et où l’énergie nucléaire continue de se diffuser. Un effort à l’échelle mondiale est requis pour pouvoir réduire la dépendance aux armes nucléaires, empêcher leur prolifération et finalement supprimer la menace qu’elles représentent pour le monde. Cet effort demandera la détermination des dirigeants, une approche créative et une compréhension éclairée des périls engendrés par l’inaction. Des résultats à court terme jetteront les fondements d’une transformation des règles de sécurité mondiales sur le moyen et le long terme. » (….)

 

 

          « Le risque latent présenté par les armes nucléaires reste un problème stratégique fondamental, mais la vitesse à laquelle on s’y attelle ne correspond pas à l’urgence de cette menace. Les conséquences de l’inaction sont potentiellement catastrophiques, et nous devons continuer à nous poser la question : Comment les citoyens réagiront-ils face au chaos et aux souffrances provoqués par une attaque nucléaire ? N’exigeront-ils pas de savoir ce qui aurait pu être fait pour prévenir ce désastre ? À notre époque, nous jouons avec le feu des Dieux. Serons-nous capables de circonscrire cette puissance fabuleuse à des desseins purement pacifiques avant qu’elle ne nous consume ? »

 

                                                     Lire l’article

 

* M. Shultz a été secrétaire d’État de 1982 à 1989; M. Perry a été secrétaire de la Défense de 1994 à 1997; M. Kissinger a été secrétaire d’État de 1973 à 1977; M. Nunn a été président du Comité des forces armées du Sénat et occupe actuellement le poste de Président-directeur général de la Nuclear Threat Initiative.

Tous sont membres ou invités émérites de la Hoover Institution de l’université Stanford.

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