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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Alep : à qui profite le crime ?

Publié le 29 Septembre 2016 par Paul Quilès in International et défense

Alep : à qui profite le crime ?

     Comme toutes les images de guerre, de destruction de bâtiments, de massacres de civils, ce qui nous est montré du carnage d’Alep ne peut que nous bouleverser. Notre indignation, nos cris d’horreur devant ce déchaînement de barbarie ne suffiront malheureusement pas à convaincre les parties en présence  d’arrêter le terrible engrenage.

 

    Trop souvent la compréhension des conflits est obscurcie par des approximations, des mensonges et des affirmations de propagande, qui empêchent de juger les responsabilités des acteurs. Cela se traduit par des discours hypocrites, qui ne valent pas mieux que certains silences honteux.

 

     Dans cette « bataille d’Alep », quels sont précisément les acteurs et leurs objectifs ?

 

     Non, ce n’est pas de la guerre contre Daech qu’il s’agit. Celle-ci est menée par la coalition internationale à 300 kms d’Alep. Ici, c’est l’insurrection contre le régime syrien, née en mars 2011, que Bachar el Assad veut éliminer. Son seul objectif est de conserver le pouvoir à tout prix. Les Russes, qui entendent faire la preuve de leur capacité d’intervention au Moyen-Orient, lui apportent, sans état d’âme, leur aide militaire pour écraser le territoire tenu par la rébellion sous leurs bombes.

 

     La motivation unique de ces rebelles est le départ immédiat d’Assad, ce qui est contraire aux termes des négociations ayant fixé les conditions de la trêve. A leurs côtés combattent les djihadistes du Front Al Nosra (rebaptisé Fateh Al-Cham et issu de la mouvance d’Al Qaïda), ce qui donne un alibi à Assad et aux Russes pour prétendre qu’ils luttent contre les « terroristes ».

 

     D’autres forces (Arabie Saoudite, Qatar), moins visibles, mais toujours présentes en sous-main dans le conflit syrien, poussent les rebelles à prendre des positions « jusqu’au-boutistes » (jusqu’au dernier civil ?) pour combattre Assad, l’allié de l’Iran chiite.

 

    Dans cette confusion, les Etats-Unis semblent impuissants à faire respecter la trêve qu’ils ont négociée avec les Russes.

 

     Quant à l’ONU, dont le secrétaire général n’a pas de mot assez dur pour dénoncer les crimes de guerre commis à Alep, on aimerait qu’elle consacre tous ses efforts à exiger un retour à un cessez le feu durable et à la mise en place d’un couloir humanitaire.

 

     A qui profite le crime ? Parmi tous ces acteurs du drame syrien, il en est probablement qui pensent tirer parti de ces affrontements criminels pour atteindre leurs objectifs. Ce qui est sûr par contre, c’est que la population civile en est la principale victime.

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