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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Ce n’est pas le moment, on verra plus tard….

Publié le 26 Février 2009 par Paul Quilès in Politique française

 


 Article de Paul Quilès, publié ce jour sur le site Rue 89
                       
"Ce n'est pas le moment, on verra plus tard.....": telle a été la réaction de certains responsables de gauche en prenant connaissance de l’initiative « Gauche 2012 : le logiciel de la victoire ». 

           "Franchement, nous dit-on, c’est trop tôt, il nous reste plus de trois  ans avant l’élection présidentielle de 2012. Et puis, nous avons d’autres choses à faire : les élections européennes, les régionales, la lutte contre Sarkozy et sa politique ! Alors, votre proposition, qui n’est pas stupide (merci !), on en parlera plus tard ". 
  

            Bien entendu, ces préoccupations à court terme ne sont pas négligeables, pour autant qu’on ne limite pas son horizon, comme le font certains élus, à la conquête du pouvoir local. Mais comment expliquer qu’elles interdisent la réflexion sur un processus, obligatoirement long et qui paraît bien pourtant le seul susceptible de conduire à la victoire ? 


           
En réalité, ceux qui utilisent cette argumentation (« ce n’est pas le moment ») refusent le débat de fond et il est facile de voir que les nombreux postulants de gauche pour 2012 n’ont aucune envie d’entamer ce débat maintenant. En effet, chacun d’entre eux a sa propre stratégie, sa propre gestion du temps, sa propre analyse du déroulement probable des évènements à venir. Autant de raisons pour ne pas s’engager dans une confrontation des points de vue, dont l’objectif serait d’aboutir à une démarche commune !
 


           
Parmi les mauvais arguments entendus pour justifier cette attitude, il faut faire une place particulière à celui-ci, qui a cours chez certains socialistes : N. Sarkozy a « perdu la main », il est décrédibilisé, il ne se relèvera pas de sa chute de popularité …..donc l’élection de 2012 sera facilement gagnable. Conclusion : à quoi bon perdre son temps et son énergie à discuter avec toutes ces formations et ces forces éparses de la gauche, qui seront bien obligées, le moment venu, de se rallier au PS et à son candidat ? Ce raisonnement se complète par l’affirmation que le PS peut à lui seul être le porteur des idées et des espoirs de toute la gauche.
 


           
Ce type de raisonnement, outre qu’il ne tient pas compte de la réalité de la gauche aujourd’hui, rappelle de biens mauvais souvenirs : celui de 2002, lorsque l’on nous disait que la droite, avec son candidat « usé », ne pouvait que perdre ; celui de 2007, lorsqu’on agissait comme si le triomphe du PS aux élections régionales devait garantir sa victoire à l’élection présidentielle !
 


           
L’histoire récente de la gauche nous enseigne donc que, pour gagner, il ne faut pas se laisser guider par la « dictature du zapping » ; qu’on ne doit pas non plus limiter son analyse à la lecture sommaire de sondages, dont chacun connaît l’utilisation manipulatoire qui peut en être faite. L’excès de confiance conduit souvent à un manque de lucidité sur les perspectives à plus long terme. Quant à la méthode Coué, elle ne peut tenir lieu de stratégie.
 


           
Comment ne pas voir que l’indispensable rassemblement de la gauche autour d’un candidat porteur d’espérances définies en commun passe par un processus long ? Une prise de conscience tardive de cette nécessité de rassembler sur la base d’un contenu politique commun risque fort de se traduire par une improvisation, synonyme d’échec. C’est ce que nous refusons. C’est la raison de l’appel que nous sommes déjà nombreux à avoir signé et que nous vous invitons à rejoindre*. 

 

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